Revenus locatifs : taux d’imposition en France et calculs expliqués

Un propriétaire bailleur relevant du régime réel peut déduire ses intérêts d’emprunt, les frais de gestion et les travaux, alors qu’un autre, en micro-foncier, se voit appliquer un abattement forfaitaire, sans tenir compte de ses charges réelles. Le choix du régime n’est ni automatique ni systématiquement avantageux, et change en fonction du montant des revenus et des dépenses engagées.

L’imposition des loyers perçus s’ajoute au revenu global, soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Les prélèvements sociaux de 17,2 % s’appliquent en plus, quel que soit le régime. Certaines niches fiscales existent, mais elles répondent à des critères stricts.

Revenus locatifs en France : panorama de l’imposition et des règles à connaître

La fiscalité des revenus locatifs repose sur plusieurs régimes, selon la nature de la location et le montant total des loyers perçus. D’un côté, la location nue relève des revenus fonciers, tandis que la location meublée s’inscrit dans la catégorie des Bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Deux logiques distinctes pour deux univers de bailleurs.

Pour les locations nues, le micro foncier concerne les propriétaires percevant moins de 15 000 euros de loyers annuels. Ici, le calcul se résume à un abattement forfaitaire de 30 % appliqué aux loyers bruts déclarés. Le solde rejoint le revenu global du foyer, soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux à 17,2 %. Ceux qui optent pour le régime réel peuvent soustraire toutes leurs charges déductibles : intérêts d’emprunt, travaux, taxe foncière… Idéal pour générer un déficit foncier en cas de grosses dépenses.

Côté location meublée, deux options : le micro-BIC (abattement de 50 %, ou 71 % si le bien est classé meublé de tourisme) ou le régime réel, qui permet d’amortir le bien et de déduire les charges spécifiques. Ces revenus sont à déclarer chaque année, généralement via les formulaires 2042, 2042-C-Pro ou 2031 selon votre statut de bailleur.

Chaque investisseur doit donc arbitrer : simplicité administrative du micro ou optimisation fiscale du réel ? Le choix se fait à la lumière des travaux effectués, des charges supportées et de la performance attendue du patrimoine. Attention : en location nue, ce choix engage pour plusieurs années et mérite une analyse approfondie.

À quel taux vos loyers sont-ils réellement imposés ? Focus sur les prélèvements et le barème

Chaque bailleur doit composer avec deux prélèvements distincts : l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux. Les revenus locatifs issus de la location nue s’ajoutent au revenu global du foyer et sont taxés selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu. Le taux marginal varie de 11 % à 45 % selon la tranche de revenus. S’ajoutent les prélèvements sociaux à 17,2 %, ponctionnés sans distinction de tranche, via la CSG et la CRDS.

Barème IR 2024 Taux d’imposition
Jusqu’à 11 294 € 0 %
11 295 € – 28 797 € 11 %
28 798 € – 82 341 € 30 %
82 342 € – 177 106 € 41 %
Au-delà de 177 106 € 45 %

Le montant déclaré en revenus fonciers subit donc ce double prélèvement. Prenons un exemple : un bailleur dans la tranche à 30 % verra ses revenus locatifs taxés à un taux global de 47,2 %. Pour la location meublée, le schéma change de catégorie fiscale (BIC) mais le principe reste : impôt sur le revenu et prélèvements sociaux. Pour les SCI à l’IR, la mécanique est identique. À noter : la flat tax ne s’applique pas à ce type de revenus, contrairement aux dividendes.

La déclaration des revenus fonciers s’effectue chaque année, l’administration fiscale agrège ces montants à vos autres revenus pour calculer l’impôt final. Si le choix du régime fiscal (micro ou réel) influe sur la base taxable, le mode d’imposition, impôt + prélèvements sociaux, ne change pas.

Comprendre le calcul de l’impôt sur vos revenus locatifs : exemples concrets et astuces

Sur le terrain, le choix du régime fiscal modifie en profondeur l’impôt à régler sur vos revenus locatifs. Deux grandes options existent : micro foncier ou régime réel pour une location nue ; micro-BIC ou réel pour une location meublée.

Si vous relevez du micro foncier (moins de 15 000 euros de loyers annuels), un abattement forfaitaire de 30 % est automatiquement appliqué. Par exemple, pour 10 000 euros de loyers encaissés, seuls 7 000 euros sont considérés comme revenu foncier imposable. Aucun justificatif de charges n’est à fournir. Ce régime, pratique, ne convient pas à ceux qui supportent de lourdes dépenses.

Le régime réel permet de déduire toutes les charges déductibles : intérêts d’emprunt, travaux, assurances, taxe foncière, frais de gestion… Ainsi, un propriétaire qui touche 20 000 euros mais supporte 12 000 euros de charges ne sera imposé que sur 8 000 euros. Si un déficit foncier se crée, il peut venir réduire le revenu global dans la limite de 10 700 euros.

Pour la location meublée, le micro-BIC applique un abattement de 50 % (ou 71 % pour les meublés de tourisme classés). Les déclarations passent par les formulaires 2042, 2044 ou 2042-C-Pro pour les meublés, 2031 pour les loueurs professionnels.

Le choix du régime fiscal ne se fait pas à la légère. Avant de décider, prenez le temps d’analyser vos charges, d’estimer vos revenus à venir, et de simuler les deux scénarios.

Jeune femme travaillant sur un ordinateur dans un bureau cosy

Location nue ou meublée : comment choisir le régime fiscal le plus avantageux pour vous ?

Choisir entre location nue et location meublée va bien au-delà de la simple présence de meubles dans le logement. Le régime fiscal associé influe directement sur la rentabilité de votre investissement locatif. En location nue, les recettes entrent dans la catégorie des revenus fonciers et relèvent du micro foncier (abattement forfaitaire de 30 %) ou du régime réel. Seuls les propriétaires supportant des charges déductibles importantes (travaux, intérêts d’emprunt…) tirent vraiment profit du régime réel.

Opter pour la location meublée fait basculer vos loyers dans la catégorie des Bénéfices industriels et commerciaux (BIC). En micro-BIC, l’abattement grimpe à 50 %, voire 71 % pour les meublés de tourisme classés. Le statut LMNP (loueur en meublé non professionnel) donne la possibilité d’amortir le bien sur plusieurs années, réduisant ainsi la base imposable ; c’est une option à considérer pour alléger la facture fiscale quand le bien a une valeur significative.

Type de location Régime simplifié Régime réel
Location nue Micro foncier (30 % d’abattement) Déduction charges réelles
Location meublée Micro-BIC (50 à 71 % d’abattement) Amortissement + déduction charges

La fiscalité des revenus locatifs s’accompagne parfois d’autres prélèvements, comme la CFE (cotisation foncière des entreprises) pour les loueurs en meublé. Il est aussi judicieux de prendre en compte l’effet sur votre foyer fiscal et l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Réfléchissez à la cohérence globale de votre patrimoine : la location meublée séduit par sa souplesse et ses abattements généreux, tandis que la location nue rassure par la stabilité de ses contrats, notamment sur les marchés où la demande est soutenue.

Entre calculs, arbitrages et projections, chaque bailleur trace sa route fiscale. Le choix n’est jamais figé : il se réinvente au fil des années, des projets, et des lois. À chacun d’écrire sa stratégie pour que les loyers ne finissent pas dans les oubliettes du fisc.

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