46 000. C’est le nombre de nouvelles déclarations LMNP enregistrées sur le guichet unique de l’INPI en 2023. À l’ère des plateformes numériques, la démarche administrative ne relève plus du parcours du combattant, à condition d’avoir les bons repères et d’éviter les pièges qui persistent, même derrière l’écran.
Comprendre le statut LMNP et le rôle de l’INPI dans la déclaration
Le statut LMNP apparaît comme une voie privilégiée pour ceux qui cherchent à conjuguer flexibilité et optimisation fiscale. Choisir de devenir loueur en meublé non professionnel, c’est miser sur un placement locatif qui ne bascule pas dans l’engrenage du professionnel, tout en profitant de certains dispositifs avantageux. Ce montage séduit autant les particuliers qui veulent booster leurs revenus grâce à la location meublée que ceux qui entendent gérer leur bien sereinement, sans s’embarquer dans de lourdes obligations.
La mise en location d’un premier bien marque le début de la procédure. Impossible d’échapper à l’immatriculation : elle conditionne l’obtention du numéro SIRET, du code APE (dit lmnp code) et officialise l’activité LMNP auprès de l’administration. Depuis 2023, l’ensemble des formalités passe par le guichet unique digital de l’INPI, centralisant désormais ce que le CFE ou le greffe géraient auparavant.
L’activité LMNP loueur meublé s’adresse avant tout aux particuliers sous conditions précises :
- Les recettes locatives annuelles ne doivent pas dépasser 23 000 euros ou représenter moins que le total des autres revenus professionnels du foyer.
- L’INPI vérifie la conformité de ces critères dès l’inscription.
Avant de valider son projet, il faut franchir plusieurs étapes distinctes :
- Choisir rigoureusement le statut lors de l’enregistrement en ligne
- Renseigner avec exactitude la date de mise en location
- Sélectionner le régime fiscal en accord avec ses objectifs
L’utilisation du guichet unique INPI facilite la procédure, tout en exigeant une vigilance sur chaque détail. Une information mal renseignée sur le formulaire P0i ou une approximation du code APE, et ce sont des délais supplémentaires qui s’ajoutent, voire des modifications à anticiper. Mieux la déclaration est faite, plus l’accès au statut LMNP se fait sans accroc.
Quels documents et informations préparer avant de démarrer les démarches ?
S’engager dans une déclaration LMNP demande une bonne préparation. Pour avancer rapidement, il est judicieux de tout réunir avant de se lancer. Voici ce qu’il convient d’avoir sous la main :
- Identité du déclarant : pièce d’identité et justificatif de domicile, à fournir pour chaque associé en cas d’investissement à plusieurs.
- Coordonnées du logement : adresse complète, date d’entrée en location, type de bien (résidence principale ou secondaire), surface, inventaire du mobilier présent. Précisez si l’opération porte sur un logement neuf ou ancien, ce détail peut compter pour certaines démarches.
- Justificatifs liés à la location meublée : titre de propriété, attestation notariée, bail, première quittance ou avis d’échéance, ainsi qu’une attestation d’assurance. Ces pièces seront utiles notamment pour toute question de taxe d’habitation sur le logement mis en location.
- Estimation des revenus locatifs et options fiscales : prévoir le montant annuel espéré afin de choisir directement le régime fiscal adapté, en signalant si des particularités locales ou des exonérations interviennent.
Pour éviter d’égarer des documents et fluidifier la saisie, prévoir un dossier numérique complet est un vrai gain de temps. Toutes les pièces nécessaires pour votre gestion LMNP seront ainsi prêtes à être transférées via la plateforme.
Remplir le formulaire P0i : étapes clés et conseils pratiques
Le formulaire P0i représente le sésame pour débuter officiellement l’activité LMNP. Il formalise l’existence de la location meublée auprès de l’administration et conduit à l’attribution du numéro SIRET et du code APE spécifiques à ce type d’activité. Une fois sur le guichet unique de l’INPI, remplir chaque étape avec rigueur vous évitera refus ou demandes de complément.
Les points sensibles à surveiller de près :
- Identité du déclarant : informations civiles complètes, adresse fiscale et situation de famille. En présence d’une indivision, il faut détailler chaque indivisaire.
- Description du logement : adresse précise, date de mise en location, nombre de logements concernés.
- Nature de l’activité : sélectionnez « location meublée non professionnelle », et indiquez si la gestion est directe ou assurée par un mandataire.
- Régime fiscal choisi : opter pour le micro-BIC (avec abattement automatique) ou le régime réel simplifié (déduction des charges effectives). Ce choix pèsera sur le calcul de la fiscalité pour toute l’année suivante.
Il faut également déclarer le régime d’imposition à la TVA (rarement concerné en LMNP), même si la location meublée échappe souvent à cette taxe. Le numéro SIRET, délivré à l’issue de la validation en ligne, s’impose ensuite comme référence dans toute votre gestion LMNP à venir.
Pensez à signaler systématiquement toute évolution : nouvel achat, changement de régime, cession d’un bien ou cessation de l’activité. Maintenir son dossier à jour évite des complications fiscales et assure d’être en règle lors d’un contrôle.
Fiscalité, obligations administratives et suivi après l’immatriculation LMNP
Deux régimes fiscaux s’offrent au titulaire du LMNP : le micro-BIC, doté d’un abattement automatique de 50 %, ou le régime réel simplifié permettant d’amortir le bien et de déduire les charges réelles. Dès l’achèvement de l’enregistrement, le choix consigné sur le formulaire P0i oriente durablement la façon dont les loyers, considérés comme Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), seront traités par l’administration fiscale.
Se contenter d’un numéro SIRET ne suffit pas : une gestion précise est nécessaire. Selon la formule choisie, la comptabilité peut s’avérer technique (provisionnement, amortissements, déclaration annuelle). Si l’expert-comptable n’est pas obligatoire, il sécurise nettement la gestion, surtout dès lors qu’on diversifie ses investissements.
Autre point qui mérite attention : la cotisation foncière des entreprises (CFE), qui concerne de nombreux loueurs LMNP. Il s’agit de vérifier, dès la première année, avec le service des impôts des entreprises si une exonération temporaire peut jouer. La déclaration initiale doit parvenir avant le 31 décembre de l’année de démarrage.
S’inscrire en LMNP, c’est aussi accepter une veille constante : modification de régime, mouvement dans le parc immobilier, cessation… À chaque nouvelle situation, une actualisation via le guichet unique de l’INPI reste la meilleure parade pour éviter toute déconvenue lors d’un contrôle ou d’une déclaration fiscale à venir.
Sur le fil entre liberté de gestion et cadre réglementaire, le LMNP impose ses propres règles : maîtriser la procédure, rester rigoureux, c’est la garantie de faire fructifier son patrimoine sans fausse note administrative.

