Un chiffre brut, sans fard : le rendement moyen des SCPI a reculé de près d’un point en deux ans. Pour certains, l’information passe sous le radar ; pour d’autres, elle s’impose comme un signal à décoder, une alerte dans un secteur que beaucoup pensaient à l’abri des secousses. Les placements immobiliers collectifs, réputés stables, n’échappent plus aux remous de l’actualité économique. Que se passe-t-il concrètement derrière cette baisse ? Voici ce qui s’y joue.
Causes de la baisse des rendements des SCPI
Plus d’un facteur vient expliquer le recul des performances des SCPI. Pour bien comprendre, il faut revenir au mode de fonctionnement : en achetant des parts, vous confiez votre argent à une société de gestion, qui investit dans des biens immobiliers, les loue, puis redistribue périodiquement les loyers aux associés sous forme de dividendes. Jusque-là, tout semble limpide.
Mais la valeur de ces actifs dépend directement de la santé du marché immobilier, elle-même étroitement liée à la situation économique générale. Dès qu’un grain de sable grippe la machine, crise économique, ralentissement, ou choc sanitaire, la mécanique s’enraie. Les entreprises locataires, premières concernées, peuvent se retrouver en difficulté, accumuler des impayés, parfois cesser leur activité. Les conséquences sont immédiates : moins de loyers versés, donc des rendements en baisse pour les investisseurs.
On l’a vu en 2020 lors du premier confinement : nombre de commerces ont fermé boutique du jour au lendemain, laissant les SCPI propriétaires de murs commerciaux face à des loyers en suspens. Cet exemple rappelle que l’immobilier, même collectif, reste exposé à la conjoncture.
Risques liés à l’investissement en SCPI
Avant de placer ses économies dans une SCPI, prendre le temps d’analyser quelques paramètres s’impose. Plusieurs points de vigilance doivent retenir l’attention des épargnants :
- la durée de placement recommandée, souvent longue ;
- la faible liquidité des parts ;
- l’absence de garantie sur le capital et les revenus.
Chacun de ces éléments peut influencer la réussite ou l’échec de l’opération.
La durée du placement et la liquidité
Investir dans une SCPI, c’est miser sur le temps long. Pour espérer voir son investissement porter ses fruits, il faut accepter de s’inscrire dans la durée : huit ans, parfois plus. Quiconque cherche un placement à rotation rapide risque fort d’être déçu.
Autre réalité à intégrer : la liquidité des parts n’a rien à voir avec celle d’un livret bancaire. Les SCPI ne se revendent pas en un claquement de doigts. En période de tensions sur le marché, trouver preneur peut même devenir délicat.
Le capital et les revenus peuvent subir des complications
Comme tout placement, l’immobilier collectif connaît ses cycles, ses hauts et ses bas. Les revenus dépendent en grande partie de la régularité des paiements des locataires. Mais d’autres facteurs pèsent dans la balance : évolution des prix de l’immobilier, contexte économique local ou global, taux de vacance…
Un changement de cap économique, une vague de défaillances d’entreprises, et c’est l’équilibre des SCPI qui se fragilise. Pourtant, diversifier les actifs et soigner la gestion permettent souvent d’amortir le choc, limitant l’ampleur de la baisse. L’expérience l’a montré à plusieurs reprises : la vigilance et la stratégie font la différence.
La réalité des SCPI, c’est celle d’un placement vivant, tributaire de nombreux paramètres. S’y aventurer, c’est accepter de composer avec cette part d’incertitude, mais aussi de miser sur la capacité d’adaptation et de solidité du secteur. À chacun de jauger la hauteur de la vague qu’il est prêt à affronter.

